L'histoire du château de Picquigny

Le seigneurie de Picquigny remonte au début du VII° siècle se situe sur la commune de Picquigny à l'ouest d'Amiens, dans la Somme. Véritable verrou sur le fleuve, il contrôle aussi bien la circulation des marchandises que celle des hommes par la présence d'un péage.

La seigneurie de franc-alleu de Picquigny qui fut donné en partage à l'un des compagnons de Clovis avec ses droits singuliers, ses prérogatives fut l'une des plus belles et importantes seigneuries du royaume de France.

Le château fut pris par le roi Dagobert en 632. Il faut attendre 942 pour rencontrer des données plus précises.

 

Le lignage de Picquigny a légué à la prospérité l'un des plus anciens fonds d'archive émanant d'une maison seigneuriale au nord de la Loire (archives nationales R 672-678)

  • Le premier seigneur connu de Picquigny est Guermond, sa femme s'appelait adèle (1013).
  • Eustache de Picquigny est le premier Vidame d'Amiens en 1040 et Avoués de l'abbaye de Corbie (leur donnant le droit de frapper monnaie) cette seigneurie comptait au XVII siècle,1800 vassaux, 700 fiefs et 443 arrière-fiefs. Eustache fait partie des membres qu'on voit figurer parmi les conquérants normands, sous le non de Pinkeney il sera récompensé par des terres dans les cantons d'Essex et de Northampton, puisqu'il y fonda avec son fils des monastères .
  • Eustache avait trois frères : Jean, archidiacre d'Amiens, Guillaume (conquête de l'Angleterre 1066), Germond, ce dernier suivit Godefroy de Bouillon en terre Sainte. Il devient Patriarche de Jérusalem (1118-1128). Il convoque avec le roi Baudoin le concile de Napelouse 1120 (23 janvier) Les Templiers porteront les armes du patriarche, la croix patriarcale (trésor de notre dame de Paris) au cours des croisades, cette croix du patriarche sera portée par les Templiers jusqu'à la mort de Picquigny. ( les actes du concile de Naplouse font état d'une société régie à la fois par le roi et par le Patriarche, le canon 20 donne naissance à l'ordre des Templiers qui passe de l'obédience du prieur du St Sépulcre à celle du Patriarche Latin de Jérusalem, car il montre d'abord que l'autorité ecclésiale est prête à revoir la position de l'église grégorienne, qui visait à créer un corpus de clercs bien séparé des activités mondaines des armes et des femmes. Par ce canon, le clerc est autorisé à porter des armes pour la défense. Ces chevaliers qui assurent le rôle de police des routes pour les pèlerins peuvent devenir un ordre religieux à tous les effets, sous l'obédience du Patriarche Germond de Picquigny. Le concile de Naplouse confirme l'ordre du chevaler du Temple et le concile de Troyes approuve la rédaction de la règle du Temple en 1129).

La devise des barons de Picquigny est « Je descends du très haut et du Dieu de la guerre ».

  • En 1066, Eustache de Picquigny devint vidame d'Amiens, c'est-à-dire défenseur de l'évêque et avouéNote 1 de l'abbaye de Corbie. Le seigneur de Picquigny rendait donc hommage à l'évêque d'Amiens qui lui remettait un anneau d'or, et à l'abbé de Corbie1.
  • En 1115, le châtelain d'Amiens, Adam fut incarcéré au château de Picquigny.
  • En 1307, sur l'ordre de Philippe IV le Bel, roi de France, Renaud de Picquigny fit arrêter et incarcérer les Templiers du bailliage d'Amiens au château1.
  • Au début de la Guerre de Cent AnsÉdouard III d'Angleterre ne put franchir la Somme à Picquigny, en 1346.
  • En 1398, la seigneurie de Picquigny passa à Baudoin d'Ailly et resta dans cette famille jusqu'en 1681.
  • Le château fort fut incendié en 1470 par Charles le Téméraire2. Il fut reconstruit et modifié à la Renaissance.
  • Le 7 juin 1493, le roi Charles VIII passa une nuit au château à son retour d'un pèlerinage à Notre-Dame de Boulogne.
  • En 1553, l'armée de Charles Quint incendia la ville de Picquigny.
  • En avril 1597Henri IV séjourna au château avant de se rendre au siège d'Amiens prise par les Espagnols.
  • En 1636Richelieu passa une nuit au château en allant inspecter les fortifications d'Abbeville.
  • En 1681, la seigneurie de Picquigny passa à la famille d'Honoré d'Albert (1581-1649)duc de Chaulnes et resta dans cette famille jusque 1774.
  • En 1689Madame de Sévigné séjourna quatre jours au château. Elle relata son séjour dans une lettre datée du 27 avril 16891. À la mort de Louis d'Albert de Luynes, la seigneurie de Picquigny passa après plusieurs péripéties au comte d'Artois, le futur Charles X , en 1779.
  • À la Révolution, les terres et le château déclarés Bien national furent vendus au District d'Amiens les 27, 28, 29 nivôse an III. Laissé à l'abandon, le château tomba en ruine 1et passa à divers propriétaires.
  • En 1912, la propriétaire, la comtesse Aymar de La Rochefoucauld (née Morgan de Belloy) légua par testament le château de Picquigny à la Société des antiquaires de Picardie1 qui l'a vendu à un propriétaire privé en 2013.

Source : wikipedia